samedi 16 juillet 2016

Bavans : trois semaines après les pluies, plusieurs sinistrés de Bavans ont le sentiment d’être seuls pour gérer la situation

« Quand j’entends mon mari dire ‘’Je n’ai pas envie de rentrer chez moi’’, ça me fait mal au cœur ». Catherine Germon, habitante de Bavans, ne cache pas son désarroi. Trois semaines après les fortes pluies qui ont provoqué des inondations dans plusieurs communes du Pays de Montbéliard - comme ailleurs en France -, les abords de sa maison portent encore les stigmates des puissants torrents qui ont envahi la propriété.
Comme d’autres habitants de la commune, les époux Germon se sentent « abandonnés par la municipalité ». « On a rencontré tout le monde mais il ne se passe pas grand-chose. On a l’impression d’être coupables de ce qui nous arrive. Personne ne sait dire ce qu’on doit faire », expliquent-ils.

« Un phénomène exceptionnel »

Également domiciliée dans ce lotissement des Hauts de Bavans, Michèle Grosrenaud n’ose presque plus s’absenter de chez elle depuis les inondations : « On a déjà eu auparavant deux courriers de Madame le maire nous indiquant qu’il s’agit de terrains privés. En termes clairs : ‘’débrouillez-vous’’. Je le prends très mal. Qu’est ce qu’on fait ? On attend qu’il y ait un drame ? ».
Agnès Traversier, maire de Bavans, « ne veut pas épiloguer ». « Il faut trouver les solutions qui sont les plus adaptées et ça ne se fait pas en cinq minutes », souligne-t-elle néanmoins.
Le premier adjoint Jean-Claude Girard indique que Néolia, maître d’œuvre du lotissement, a établi un cahier des charges que « certains habitants n’ont pas respecté » (sols goudronnés et constructions de murs sont notamment pointés du doigt). Et d’ajouter : « Effectivement, ce qui est tombé, c’est du jamais vu. C’est le phénomène climatique exceptionnel avec un grand E. On ne peut que subir. Je me mets à la place des gens, je suis vraiment désolé pour eux, mais qu’est-ce qu’on peut y faire ? ».
Pour Maksoud Mourad, chef de file de l’opposition, « les risques n’ont pas été pris en considération ». Le conseiller municipal affirme « que le risque d’inondation par ruissellements était bien stipulé sur le Plu de 2011 et qu’il fallait y remédier à des endroits précis ».
La situation a été évoquée lors du dernier conseil municipal et une réunion doit avoir lieu le 19 juillet entre les sinistrés, la municipalité et un agent de Pays de Montbéliard Agglomération. Une première étude sur le coût des travaux à effectuer dans la commune se chiffre à plus de 100.000 €.
En attendant, Jacky et Catherine Germon sont sur le qui-vive. Les portes et fenêtres de leur domicile ont été barricadées avec des planches. Dès qu’il pleut, ils dorment dans leur salon pour vérifier la montée des eaux. Le couple a pris rendez-vous avec un avocat « pour savoir contre qui il faut se retourner ». « Nous sommes d’accord que c’est exceptionnel, ce qui est arrivé, mais ça fait cinq fois qu’on est inondés depuis le mois d’avril ».
Sur 4.122 habitants, la commune de Bavans compte 85 sinistrés. L’état de catastrophe naturelle a été déclaré par la préfecture.

http://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2016/07/16/bavans-trois-semaines-apres-les-pluies-plusieurs-sinistres-de-bavans-ont-le-sentiment-d-etre-seuls-pour-gerer-la-situation

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